Chambre de Tristan

Nombre de messages : 144 Date d'inscription : 02/03/2010

Tristan et Marli arrivèrent dans le dortoir. À cette heure-ci, il n'y avait encore personne. Il l'invita à s'asseoir sur son lit ou à aller se reposer en un autre lieu. Elle faisait à sa guise. Il passa d'abord à la salle de bain pour retirer son chandail souillé et se débarbouiller un peu. Cela lui prit plus de temps qu'il avait prévu, n'étant pas habitué à avoir une main en moins. Il perdit patience quelques fois, mais finit par venir à bout de se laver sommairement au lavabo. Il se trouvait tellement lent qu'il songea que Marli devait avoir perdu petience et quitté la chambre. Il sortit donc de la salle de bain torse nu pour aller chercher une chemise propre dans ses valises et découvrit...

(hrp:tu continues Wink

, j'étais pas sûr si Marli reste ou non...)

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La jeune femme était couchée sur le lit, sur celui que Tristan lui avait invité à s'assoeir dessus. Marli n'avait pas pu résister à le faire étant donné que Tristan n'en finissait plus dans la salle de bain. Elle essayait de faire le vide dans sa tête voir même de dormir, option qu'elle trouvait un peu stupide pour le moment. Elle voulait juste ne plus penser à ce qu'il s'était passé. Parce qu'il l'avait pris pour sa petite amie qui était aujourd'hui morte... Chose peu enviable... Bien que Ève semblait la fille la plus gentille que Marli avait connu... Mais elle était morte. Elle savait qu'elle devait effacer ses souvenirs de sa tête... Mais sa la hantait ! Comme jamais quelque chose ne lui avait autant hanté. Marli se mit à pester contre elle-même à voix basse... Même qu'elle n'entendit pas Tristan revenir. Marli lui jeta un coup d'oeil et aussitôt qu'elle le vit, elle s'assoya sur le lit en rougissant doucement.

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Tristan fut surpris de voir Marli encore présente, surtout le fait qu'elle était en train de se parler à elle-même de façon plutôt frustrée. Il fit comme si de rien était et se dirigea vers ses valises qui étaient un peu plus loin dans la pièce afin de se mettre quelque chose sur le dos. Ces premières journées avaient été si mouvementées qu'il n'avait même pas encore eu le temps de s'installer convenablement dans sa propre chambre. Il voulut ouvrir la malette, mais la fermeture éclair resta coincée dans le tissu. Il avait beau tirer d'un côté ou de l'autre de sa main libre, il ne réussissait pas à l'ouvrir. Il perdit patience et frappa la valise de son poing, même s'il savait bien que ça ne l'aiderait pas à la décoincer. Au moins, ça lui avait fait du bien d'extérioriser sa colère.
Il décida donc d'aller s'étendre sur l'autre lit sur le dos et releva le bras derrière sa tête pour s'accoter dessus. Il regarda un moment le plafond silencieusement, puis détourna le regard vers Marli. Curieusement, sa présence ne le dérangeait pas. Le pouvoir de la jeune fille ne le terrorisait plus autant qu'auparavant, bien qu'il éprouvait encore une certaine inquiétude face à ce qu'elle pouvait voir. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de la regarder. Il détourna la tête et se râcla la gorge subtilement.

-Ça va peut-être vous paraître étrange, mais puis-je vous demander la permission de... vous tutoyer?

Il n'arrivait pas à croire qu'il ait démandé ça! Quel imbécile il faisait! Pourquoi avait-il eu soudain envie de poser cette question, c'était ridicule. Il expira bruyamment, exaspéré de son propre comportement et ferma les yeux, honteux.

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En voyant Tristan se coucher sur le lit sur lequel il était, Marli se permit de faire la même chose que lui. Le lit est moelleux et confortable, ce que la jeune femme aimait. En entendant la question que Tristant lui posa, elle ne put s'empêcher de sourire, comme s'il avait toujours été évident que la réponse était oui.

- Certainement ! Je n'ai aucun problème avec sa. Sa ne vous embête pas que je fasse la même chose ?

Au départ, Marli l'avait tutoyer, mais en voyant qu'il ne démordait pas avec le vous, elle décida de le vouvoyer comme il faisait, ainsi il ne serait pas trop insulté.

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Tristan fut apaisé par l'enthousiasme de Marli. Il tourna la tête dans la direction de l'étudiante et sourit à demi, puis rabroua son sourire immédiatement.

-Aucun problème, il faut tout de même que ce soit réciproque, sinon cela sonnerait trop étrange...

Maintenant que ce point ne l'embêtait plus, il se sentait plus tranquille. Par contre, le fait d'avoir perdu la mémoire le tracassait toujours. Cela ne lui était arrivé que très rarement et il en ressortait toujours troublé. Le fait d'être dans l'ignorance de ses propres actions le préoccupait. Marli paraissait songeuse à son arrivée dans la chambre, mais n'avait pas l'air d'être fâché. Il n'avait donc sûrement rien fait de mal. Tout de même, il aimerait bien confirmer ou effacer ses doutes. Il préféra me rien dire et attendre qu'elle lui en parle d'elle-même, si elle le souhaitait. Le silence s'était installé, mais Tristan garda les yeux grands ouverts. Ses tracas le maintenait éveillé et alerte, malgré son état qui s'améliorait. Il avait repris des couleurs, mais son bras devait encore être affreux. La guérison se continuait, mais ce type de douleur lui était plus supportable à présent.
N'étant plus habitué à socialiser, Tristan ne poursuivit pas la conversation. Pourtant, il savait qu'il serait apte à discuter. peu à peu, il commençait à se sentir en confiance avec Marli.

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Marli avait bien remarqué que Tristan ne dirait rien. Elle laissa quelques minutes de silence, elle ne savait pas trop comment aborder le sujet. Finalement, elle décida d'y aller en simplicité.

- Est-ce que tu te souviens... De ce qui s'est passé à l'infirmerie ? ... Après que l'infirmière t'a donné l'anestésiant ? Simple et efficace, ce que Marli aimait le plus, y aller directement. Elle détestait ceux qui tournait toujours autour du pot. Marli espérait secrètement qu'il lui réponde oui, qu'il s'excuse de l'avoir prise pour quelque d'autre... Une personne morte. Mais elle savait que ce n'était aucunement ainsi.

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Tristan pivota la tête en direction de Marli. Voilà, la question tant attendue et redoutée à la fois venait d'être formulée. Il souhaitait savoir ce qui s'était passé, mais en même temps, il s'inquiétait d'avoir fait une bêtise quelconque. Il haussa une épaule en signe de négation:

-Non, je n'ai aucun souvenir de cet instant...

Était-ce mieux ainsi? Il fixa un instant le plafond puis, jeta à nouveau un coup d'œil à Marli pour voir son expression. Comme un peu plus tôt, elle n'avait pas l'air fâché, mais peut-être un peu mal à l'aise. Il n'osait pas lui demander, mais en même temps, n'ayant aucune idée de ce qui s'était passé, il s'imaginait les pires scénarios. L'avait-il insultée? ou s'était-il querellé avec elle peut-être? Non!, il ne l'aurait tout de même pas embrassée! Toutes ses idées le hantaient, mais de l'extérieur, son visage paressait toujours aussi impassible. Toutes ces idioties qui lui passaient par la tête le frustrait, alors il décida d'en avoir le cœur net.

-Ai-je... enfin... t'ai-je causé un certain embarras? se risqua-t-il à demander. Sincèrement, je m'en excuse si c'est le cas, s'empressa-t-il d'ajouter.

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Marli ne voulait pas garder cela pour elle toute seule, elle avait envie de partager, mais le faire à quelqu'un qui ne comprenait pas ce qui s'était déjà pensé s'en aurait foutu et à la limite aurait rit d'elle. Marli sourit en entendant Tristan s'excuser.

- Je crois que tu t'es mis dans l'embarra, au lieu de m'en causer, dit elle en le regardant quelques secondes avant de retourner vers la completation du plafond. Tu ne devrais pas t'excuser pour cela, tu ne sais même pas ce que tu as fait.

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Tristan ne pouvait languir plus longtemps. L'ignorance le tenaillait, quoiqu'il avait fait, il devait savoir pour mieux se blâmer par la suite. Il s'assit, un peu trop brusquement pour son bras défectueux, ce qui le fit grimacer. Il se ressaisit bien vite et ne lâcha pas prise.

-C'est bien ce qui m'inquiètes, de ne pas savoir! Je n'aurai jamais la conscience tranquille si j'ignore totalement ce que j'ai fait.

Voyant que l'étudiante avait toujours l'air réticente, il la regarda et attendit qu'elle relève la tête pour plonger son regard dans le sien.

-S'il-te-plaît, raconte-moi, lui demanda-t-il doucement. Je ne ferai aucune scène.

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La jeune femme s'assoya sur le lit de Tristan, puis hocha doucement de la tête.
- Eh ben, je vais te raconter si tu insistes. lui dit-elle en lui souriant doucement.
Marli lui raconta tout ce qui s'était dit, presque mot pour mot, question qu'il sache vraiment tout. Elle lui fredonna même la chanson, parce qu'elle s'en rappelait plutôt bien, même si elle ne la connaissait pas du tout. Marli n'était pas réellement gênée de lui dire ce qu'il s'était passé, parce qu'elle ne trouvait pas sa gênant pour elle. Tout ce qu'elle avait eu peur, au départ, c'est qu'il soit en colère contre elle, mais il lui avait assuré qu'il ne le ferait pas, c'était ce qui avait inciter Marli a tout lui dire.

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Tristan écouta attentivement le récit de Marli. Il dit des yeux ronds à certain passage, déconcerté par sa conduite. Il avait beau se dire qu'il délirait à ce moment, qu'il n'était pas lui-même, mais au contraire, c'était le cas. Il s'était comporté exactement comme il était auparavant, avant le jour tragique. C'était le «vrai Tristan» que Marli avait rencontré. Il était tout de même un peu abruti par l'anesthésiant, mais tout de même... Il était bien content de ne plus se rappeler de cela! Il comprit ensuite pourquoi il avait fait ce curieux rêve qui impliquait Ève et Marli. Cette-dernière termina l'histoire et Tristan soupira bruyamment en s'ébouriffant les cheveux.

-Bon sang, ce que j'ai eu l'air stupide! C'est une chance que tu veuilles encore me parler après toutes ces bêtises...

Il eut tout de même un léger sourire nostalgique en repensant à la chanson. Il ne l'avait pas oubliée, mais elle avait été longtemps enfouie au plus profond de son coeur.

-En tout cas, plus jamais d'anesthésiant pour moi! ajouta-t-il avec certitude.

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Marli n'en revenait pas à quel point Tristan pouvait s'en vouloir pour si peu. Ce n'était pas si grave.

- Il est bien normal que je continue à te parler, tu n'as rien fait de mal, je te l'assure, c'était seulement étrange, mais je ne suis pas du tout offusqué pour autant. Disons que tu n'étais pas dans ton état habituel ? Ben... l'anéstisiant...

Marli ne sachant pas comment dire ce qu'elle pensait, laissa sa phrase en suspens et rougit légèrement de honte.

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Tristan était soulagé que Marli ne lui en veuille pas. Elle n’avait pas du tout l’air scandalisé par ce qui venait de se passer. Lorsque le silence s’installa à nouveau suite à la phrase semi-terminée de Marli, Tristan se rassit dans son lit et regarda Marli dont les joues venaient de prendre une couleur rosée. Tristan termina la phrase sur un ton incertain :

-… m’a rendu heureux…

Le mot amoureux lui était instinctivement venu à l’esprit, mais son côté réservé avait pris le déçu inconsciemment et le mot qu’il avait dit était beaucoup plus convenable. Il savait qu’il était plutôt d’humeur désagréable avec tout le monde la majorité du temps, mais c’était le bouclier qu’il s’était formé après toutes ces années qui le protégeait de souffrances supplémentaires. Sa personnalité n’avait plus refait surface depuis une éternité, Tristan lui-même ne se connaissait plus. Il ne savait plus qui il était, ce qu’il aimait vraiment. Il n’était pas mort, ne pouvait l’être, mais il avait cessé de vivre il y a de cela trop longtemps… mais il sentait qu’avec Marli, c’était différent. Il se sentait encore un peu honteux, mais il était d’une certaine façon en confiance avec elle. Peut-être était-ce le fait qu’ils soient tout deux si différents ‘un de l’autre. Le pouvoir de Marli l’avait tant effrayé la première fois qu’il l’avait rencontrée, et maintenant, cela n’avait plus d’importance pour lui. Il ne serait peut-être pas en mesure de se confier à elle, mais déjà, elle en savait beaucoup sans qu’il n’ait à lui dire quoique ce soit. Ce débat intérieur continuait, mais un sourire un peu crispé se dessina sur ses lèvres. Il ne voulait pas la rendre mal à l’aise. Il ne voulait pas qu’elle parte, il se sentait bien en sa présence, mais il se dit qu’il pourrait l’accompagner où elle souhaiterait aller.

-Alors… après une dure journée, tu dois être exténuée… je te raccompagne en quelque part?

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L'adolescente se leva, jeta un coup d'oeil à la fenêtre. Le temps était encore beau, peut-être qu'elle pouvait aller dehors, le temps avait l'air plus frisquet que lorsque Marli était sortie, mais elle adorait être à l'extérieur.

- J'ai plutôt l'impression que c'est toi qui devrais se reposer... Marli appréciait beaucoup la présence tranquille de Tristan, parce qu'elle était plutôt enjouée et expressive. Mais si tu veux me racompagner, je vais à l'extérieur, profiter du beau temps ! Mais tu n'es pas oubligé de venir, sérieusement ! Si tu veux rester j'ai aucun problème, dit la jeune femme, sourire aux lèvres.

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Tristan approuvait le choix de Marli. Aller prendre l'air lui ferait le plus grand bien. De toute façon c'est au bras qu'il avait mal, pas aux jambes. L'air frais le ravigorerait pluss que de rester confiner dans sa chambre.

-Va pour le dehors. Rien ne m'empêche de prendre un peu l'air. Au contraire, je crois que ça me fera le plus grand bien.

Il se leva doucement pour ne pas risquer d'endommager plus qu'il ne l'était son bras en pleine guérison. Il ouvrit la porte de sa main valide et d'un légr mouvement de tête fit signe à Marli de prendre les devants.

-Les dames d'abord, chuchota-t-il en fixant le sol, comme il avait l'habitude de le faire.

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Marli rougit en passant devant Tristan, ce n'était pas qu'elle était mal à l'aise, sauf qu'il était très rare qu'un adolescent fasse l'habitude de Tristan. Même si celui-ci était beaucoup âgé qu'un adolescent ordinaire... Du moins, c'est ce que Marli pouvait bien supposer.

- Merci, dit-elle en entendant son nouveau ami. En fait, elle ne savait pas trop si c'était le cas, mais c'est ce que l'adolescente pensait, parce qu'ils avaient eu droit à bien des sauvetages, disons-le ainsi. Les deux collégiens sortirent dehors, profiter de l'air frais.

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