Prairie

Tristan atteignit la prairie, chaque enjambée lui demandant un terrible effort. Son bras meurtri se balançait au rythme de ses pas, mou comme un chiffon. Il ne vit pas la pierre qui se tenait devant lui et glissa dessus, le faisant perdre pied. Il s'écroula au sol, mais vit du coin de l'oeil Makushime se précipiter sur lui pour l'aider.

-NE ME TOUCHEZ PAS! hurla-t-il.

Makushime stoppa son élan et recula prudemment. Tristan s'était écroulé au sol. Il réussit à se tourner sur le dos, mais ne pouvait plus se relever. Il ferma les yeux et resta couché dans l'herbe, la respiration haletante, de la sueur perlant sur son visage.

Par réflexe, Makushime suivit Tristan de loin pour s'assurer qu'il allait bien. Malheureusement, au fur et à mesure que le garçon avançait, son angle d'inclinaison avec le sol devenait de plus en plus bas jusqu'à ce que l'étudiant glisse sur une roche. Encore une fois, Max s'approcha instinctivement de Tristan de Versailles pour pouvoir l'aider à éviter la chute jusqu'à ce qu'il lui rappelle le cauchemard: NE PAS TOUCHER.

-NE ME TOUCHEZ PAS!

Le garçon avait hurlé si fort que Makushime se retira immédiatement, ne sachant trop que faire à la vue de cet homme qui mourrait de souffrance sous ces yeux. Max tournait en rond, désespéré. Empoignant sa tête entre ces mains et se les repassant dans les cheveux encore et encore pour faire passer sa frustration et son désespoir. Finalement, ses mains glissèrent sur son visage et Makushime eut le courage d'user du peu de ses force qu'il avait pour crier les seuls mots qui lui venaient à l'esprit.

-AU SECOURS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! AIDEZ-MOI!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

C'était un cri qui venait du fond de son être et il résonnait encore et encore dans la prairie désespérément déserte.

La blonde se tenait assise dans l'herbe, contre un muret, à proximité des bâtiments, regardant songeusement la prairie. L'endroit était assez grand et elle avait bien l'idée d'exploiter l'endroit. Elle voyait très bien une scène juste là, dans son esprit, des gradins autour, en demi-lune, aini qu'un espace pare-terre, évidemment. Elle essayait de planifier combien d'argent il lui faudrait pour financer ceci, que la direction approuve ou non son initiative. Pour être certaine de ne pas devoir attendre trop longtemps, elle devrait certainement vendre quelques actions et en rachetter dans cette compagnie prometteuse. Oh, mais il fallait rester discret, évidemment. Elle ne tenait pas à ce que ses parents sachent d'où cet argent sortait. S'il savaient qu'elle jouait à la bourse, ils ne la laisseraient jamais tranquille. "Oh, Peter, je savais que notre chère Elizabeth pouvait se montrer compréhensive et prendre la voie de la succession de notre groupe". Voilà ce que dirait sa mère à son père. Or, ce n'était pas du tout ça. Elle ne faisait cela que pour financer ses activités jusqu'à ce que celles-ci la rendent riche et un peu plus célèbre. À quoi bon passer sa vie dans un bureau à crier sur des assistants incompétents en attrapant une migraine à cause de la pression, alors qu'elle pouvait passer sa vie sur scène à crier à tue tête en attrapant une migraine parce que le DJ aurait mit les haut-parleurs trop forts.

Elle sortit vaguement de ses réflexions en voyant un élève courir dans la prairie, suivit d'un autre. Que faisaient-ils là? Qu'importe. Elle se replongea dans ses calculs jusqu'au moment où le premier garçon cria à en perdre la voix:

- NE ME TOUCHEZ PAS!

Avait-elle bien comprit? Est-ce que le poursuivant était un homo pervers en manque de partenaires ou quoi? Peut-être devrait-elle s'en mêller? Le poursuivant s'était arrêté au cri du fuillard. Que se passait-il donc?

- AU SECOURS!!!!!!!!!!!!!!!!! AIDEZ-MOI!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! fit le second, l'air désespéré.

Il n'en fallait pas plus pour Elie pour qu'elle s'en mêlle. Elle se mit à courir dans leur direction, mais disparut quelques pas plus tard pour réapparaitre à 10 mètres des deux garçons. Elle s'arrêta, essayant de faire le point. Celui qui avait demandé de l'air avait l'air en bonne santé, seulement désespéré, alors que celui qui agissait comme un chat échaudé était couvert de blessures, et semblait particulièrement mal en point. Elle s'en approcha, ignorant celui qui semblait la cause de cette scène, agenouillée à côté du mal en point. Elle prit aussitôt la température de l'adolescent et vérifia son poul.

- Qu'est-ce qui s'est passé? demanda-t-elle sans cibler vraiment l'un ou l'autre des étudiants.

[hj hey le duo de soeurs, vous m'avez envoyé toutes les deux le mot pour me dire de poster *laughs* Un seul suffisait *léger rire amusé*]

La tête de Max était toujours entre ses deux mains et il faisait les cent pas quand une fille apparut soudainement au milieu de nul part. Elle était à quelques mètres d'eux et s'approchait semblant vouloir les aider. L'étudiante ne se préoccupa même pas de lui, elle fila droit sur Tristan, et avec raison!

- Qu'est-ce qui s'est passé?

Makushime essayait de penser, mais tout était flou en raison de la panique et du stress. Il essaya de faire un bilan de la situation, mais ses paroles étaient difficilement comprenables voir déchiffrables de moitié.

-J't... dans l'... y.... y m'a pris....

Le jeune garçon faisait des gestes, emporté par ce qu'il essayait de dire, regardant sa main maudite qui avait fait la chose. De temps en temps, il emprisonnait de plus en plus sa tête entre ses deux mains pour essayer de faire sortir cette panique. Il n'osait même pas regarder le blessé qui restait au sol près d'Élizabeth tellement il avait peur d'y voir une évolution quelconque de la blessure.

-J'ai touché... son épaule... son bras... il a... faut pas toucher... pas toucher...j'ai touché... j... j'ai...

*Maudit... J'suis maudit!*

Un hurlement de rage sortit du plus profond de son coeur. D'abord son père, ensuite Tristan de Versailles. Il était un vrai monstre... Enfant de Satan. Sa rage était telle qu'un léger déploiement de son aura eut lieu sans qu'il le veuille, atteignant en partie Élizabeth de Mortefeuille et évitant de justesse Tristan qui était déjà emplement blessé par le pouvoir d'annulation.

-L'emmener à l'infirmerie... VITE!!!

Trop concentré à essayer de calmer les gémissements et les secousses incontrôlables provenant de sa cage thoracique, Tristan n'avait pas remarqué la présence de l'étudiante qui s'était agenouillée prêt de lui. Lorsqu'il sentit le contact d'Ellie lui tâtant le poul, il sursauta et eut instinctivement un mouvement de recul qui ne fut pas très convainquant étant donné qu'il avait perdu beaucoup d'énergie. Il aurait bien voulu répéter qu'on ne le touche pas, qu'on le laisse tranquille, mais il était incapable de prononcer un mot. Lorsqu'il avait ouvert les yeux, sa vision s'était brouillée, mais par la suite il put rapidement distinguer que ce n'était qu'une inconnue qui se tenait à côté de lui, pas l'élève qui lui faisait subir... ça. Il ne daigna pas jeter un coup d'oeil à son bras sachant pertinament qu'il n'aimerait pas ce qu'il verrait. Il n'avait pas besoin de voir son membre en décomposition pour savoir que c'était douloureux!
Un cri parvint aux oreilles du blessés, un hurlement de rage, mélangé à du désespoir, c'était Makushime. Pauvre garçon... Tristan lui en voulait de lui avoir fait cela, mais il comprenait à présent que ça n'avait pas du tout été volontaire. Mais comment a-t-il bien pu provoquer une chose pareille? Le Français se découragea. Comment pouvait-il faire ces réflexions alors qu'il souffrait le martyr? Il ne pouvait pas simplement perdre connaissance, comme tout le monde l'aurait fait dans cette situation? Ainsi il ne sentirait plus la douleur et pourrait se réveiller dans un lit confortable quand tout serait terminé. Mais non! Il était condamné à rester alerte consciemment.
Tristan fut arraché de ses pensées par un sentiment étrange. Il ne pouvait distinguer l'aura de Makushime qui s'agrandissait et se déplaçait en direction de l'étudiante et de lui, mais il se sentit insécure lorsqu'un picotement le saisi au niveau du pied.

*Qu'est-ce que c'est? Mon pied...*

Une image s'imposa dans son esprit, celle où il avait serré la main de Makushime. C'est ce qu'il avait ressenti au tout début, moins d'une seconde après le contact. Comment était-ce possible? Dans un grand effort, Tristan replia sa jambe vers lui. Heureusement que l'aura de Makushime ne s'était pas prolongée plus loin. Sentant que le picotement s'estompait et que rien d'anormal ne se faisait ressentir au niveau de son pied, le blessé respira profondément.

-L'emmener à l'infirmerie... VITE!!!

Tristan eut un faible hochement de tête en direction d'Elizabeth en signe d'approbation. Il ne savait pas qu'est-ce que les infirmières pourraient faire pour lui, mais c'était toujours mieux que de rester allongé dans la prairie. Le bras de l'étudiant semblait ne plus se détériorer davantage, mais ce qu'il redoutait le plus restait à venir... la guérison.

/hrp: hihi ^^' je sais, on s'en est rendu compte... après! tu as eu droit à une double demande, maintenant, on te fait une double excuse! hahah/